[Interview] Ingrid, Juriste en droit des affaires après une formation EFC et 3 stages

Ingrid devient juriste grâce à EFCformation

Chaque parcours est différent et celui d’Ingrid est plein de rebondissements, mais elle a su tenir le cap de sa reconversion professionnelle. Elle partage sa réussite avec vous, car elle espère que son témoignage sera utile à toute les personnes intéressées par le métier. Interview.

[EFC] Quel est votre parcours professionnel ?

[Ingrid] Je suis arrivée à l’EFC dans le cadre d’une reconversion. J’ai eu mon diplôme d’éducateur spécialisé en 2013 et j’ai exercé ce métier pendant 3 ans en protection de l’enfance sur Lyon. Encore en poste, j’ai eu l’opportunité de financer ma formation de juriste d’entreprise en 24 mois. Je me suis dit que ce n’était jamais perdu et que ça m’intéressait de pouvoir cumuler mes deux diplômes.

Vous faites le lien entre votre métier d’éducateur et votre formation de juriste ?

Pour moi oui, c’est intéressant à cumuler. Le droit en général n’est pas incompatible avec le diplôme d’éduc. D’ailleurs je faisais déjà du droit en tant qu’éducatrice, en protection de l’enfance. Alors certes c’est un droit particulier, mais j’allais souvent au tribunal plusieurs fois par an, je travaillais sur ordonnance de juges.

J’ai toujours aimé le droit que j’ai commencé à côtoyer à travers mon métier d’éduc. J’ai commencé à me renseigner sur une reconversion, car mon métier était compliqué et je ne me voyais pas faire ça toute ma vie et il se trouve que mes projets ont été un peu chamboulés… Peu de temps après avoir commencé ma formation j’ai eu un gros accident de travail qui s’est soldé par 7 mois d’arrêt et une déclaration d’inaptitude à occuper mon poste.

J’ai mis du temps à m’en remettre et c’est pour cela que j’ai tardé à terminer la formation. Je n’ai pas mis 9 mois comme je le voulais… j’ai plutôt mis… 3 ans [rire].

Je suis partie de Lyon pour retourner en Bretagne, d’où je suis originaire. Retour à la case départ avec nouvel appartement, nouvelle vie… et c’est là où, au chômage, j’ai suivi ma formation à temps plein et surtout, fait des stages.

J’ai effectué un premier stage dans un cabinet d’avocat judiciaire. ça m’a permis de mettre en avant que ce n’était pas ce que je voulais faire.. 😉

Vous avez fait plusieurs stages ?

Oui j’en ai fait trois. Étant au chômage je n’avais pas de pression financière donc j’ai effectué un premier stage dans un cabinet d’avocat judiciaire. ça m’a permis de mettre en avant que ce n’était pas ce que je voulais faire..

Ensuite, mon deuxième stage était aussi dans un cabinet d’avocat, mais cette fois en suivi juridique des sociétés. Et là je suis tombée sur une super équipe et notamment une avocate qui m’a beaucoup fait travailler et avec qui je me suis très bien entendu.
Et après, je voulais trouver un stage en entreprise, mais à peine mon second stage terminé, l’avocate m’a rappelé parce que son expert-comptable recherchait quelqu’un pour son service juridique. D’abord en stage, puis avec possibilité d’évolution. Donc évidemment, on ne crache pas dessus, j’ai dit oui, j’ai fait un stage d’un mois dans ce gros cabinet d’expertise comptable où il y a environ 130 salariés. Ils font tout ce qui concerne les sociétés de A à Z on va dire, comptabilité, juridique, secrétariat… Et le stage s’est bien passé puisque j’ai été embauchée en CDD jusqu’à fin juillet et avec 99 % de chance que ça se transforme en CDI.

Un parcours qui s’est très bien déroulé depuis votre retour en Bretagne alors !

C’est ça ! Le retour en soit fut très compliqué, j’ai eu besoin de prendre du recul et me soigner, trouver un appartement… et c’est à partir de là où je me suis vraiment mise à fond dans la formation. Pendant longtemps je la faisais très peu, je n’étais pas des heures et des heures par semaine sur mes cours.

On apprend beaucoup dans les livres, mais ce sont les stages qui forgent.

Quelle est votre définition de “s’y mettre à fond” ?

C’est travailler tous les jours un petit peu et si ce n’est pas tous les jours, bien 5-6 heures par semaines. Parce que on nous annonce 10-15 heures par semaine, mais… j’avoue que je ne les ai jamais faits ou vraiment très exceptionnellement.

Après ce sont les stages qui m’ont beaucoup apporté. On apprend beaucoup dans les livres, mais ce sont les stages qui forgent. Ils sont dits facultatifs dans la formation Juriste d’entreprise, mais je les mettrai en obligatoire. C’est essentiel d’aller apprendre auprès de professionnels, même si c’est pour une courte durée.

Comment avez-vous trouvé vos stages ?

Au début, j’étais sur une recherche classique, ça ne se passait pas très bien, c’était compliqué. Et il se trouve que j’ai rencontré quelqu’un qui avait fait un stage avec un avocat que j’ai pu contacter et qui m’a pris en stage.

Il ne faut pas se cantonner au cabinet d’avocat, on trouve des juristes dans beaucoup d’endroits aujourd’hui.

Au sein de ce cabinet, il y avait aussi un service juridique, ça m’a permis de rencontrer ce service et donc, de pouvoir faire un stage avec eux par la suite.

Malheureusement, j’ai l’impression que si on ne connaît ou rencontre personne, c’est compliqué. Se créer un réseau est important et il faut élargir ses recherches pour le stage ! Je suis juriste dans un cabinet comptable actuellement. Il ne faut pas se cantonner au cabinet d’avocat, on trouve des juristes dans beaucoup d’endroits aujourd’hui, dans des associations, des cabinets d’expertise comptable, en entreprise évidemment…

Quelles missions avez-vous effectuées pendant les stages ?

J’ai fait pas mal de cessions de parts, de fonds… J’ai fait des approbations de compte et autres tâches annuelles obligatoires. En judiciaire, j’ai fait tout ce qui concerne les procédures civiles et pénales, je suis allée au tribunal plusieurs fois…

Ah et j’ai beaucoup fait les registres de bénéficiaires effectifs. C’est une mise en conformité obligatoire des sociétés qui a été instaurée par une directive européenne de lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme.

Je dois avouer que c’est bien différent de mon métier précédent qui n’était pas sédentaire du tout alors que maintenant, je suis à un bureau toute la journée. Après, ce qui m’a surprise, c’est que mon équipe actuelle est très humaine. Je travaillais dans le social, on s’occupait de personnes en difficultés,  mais les gens qui dirigeaient la structure n’étaient pas très humains. Alors que là, bon on ne s’occupe pas de personnes en difficultés, mais les relations internes sont plus humaines.

J’ai été embauchée en tant que juriste avec juste ma certification. Mon parcours a touché l’avocate qui m’avait prise en stage.

Quels sont les retours de votre entreprise vis-à-vis de votre formation et vos compétences ?

Dans l’ensemble ils ont trouvé que c’était assez complet, car je leur ai montré mon plan de formation avec les différents thèmes abordés. Après, au quotidien, ils ont pu dire que ça manquait d’approfondissement, mais qu’on ne peut pas voir en une formation de neuf mois ce qu’on peut voir en 5 ans de master. C’est évident. Et puis ils m’ont quand même dit que j’avais de bonnes bases théoriques, leur retour est positif.

Ce qui veut dire que vous avez été embauchée à un poste de  niveau master ?

J’ai été embauchée en tant que juriste avec juste ma certification. Mon parcours a touché l’avocate qui m’avait prise en stage.

Qu’avez-vous fait pour réussir votre formation ?

Alors je n’ai jamais eu à contacter les autres élèves, mais les professeurs, ça m’est arrivé. À la fois pour des questions de cours et pour des devoirs qui ne me paraissaient pas clairs. Je laissais également des commentaires au moment du dépôt de devoir pour préciser quand j’avais eu des difficultés, ou au contraire, quand j’avais pris plaisir ! 🙂

 J’étais extrêmement fière d’être allée au bout des choses ! J’étais là “ça y est, tu l’as fait, toute seule !”

J’ai aussi regardé quelques EFClive, mais plutôt en rediffusion. C’est très intéressant, ça permet d’apprendre différemment qu’en lisant. On avait moins l’impression d’être seul, car parfois la formation est difficile parce qu’on est seul. Et parfois on ne sait pas ce qu’on vaut même si les résultats sont bons ou les retours sont bons… moi c’est aussi pour ça que j’ai eu besoin de faire des stages ; pour savoir ce que je valais. Parce qu’il faut pouvoir garder la motivation de faire ça tout seul hein ! Alors moi ça va, parce que j’avais un entourage qui était très encourageant, mais c’est dur. J’ai eu ces moments de perte de motivation, on se laisse aller, on se dit “oh de toute façon c’est dur”… J’ai eu ce besoin du petit coup de pied aux fesses pour me reprendre.

Aussi, je suis active sur Instagram et j’ai eu pas mal de personnes qui s’intéressent à la formation, elles me demandaient ce que j’en pensais, comment je m’organisais… Ça aide de raconter et partager son expérience.

Quand j’ai reçu mon certificat, quand j’ai rendu mon dernier devoir, j’étais extrêmement fière d’être allée au bout des choses ! J’étais là “ça y est, tu l’as fait, toute seule !”. Parce que j’avais des détracteurs qui m’ont dit “oh, mais t’es au chômage, tu profites… tu n’arriveras pas à terminer…”.

C’était d’autant plus valorisant de réussir ! #RéussiteEFC

Commentaires

  1. Stephane dit:

    Ingrid,
    Votre témoignage est très parlant pour moi qui suis educ en protection de l’enfance. J’espère évoluer vers un autre métier et souhaite valoriser le bagage juridique que j’ai cumulé pour être en droit des sociétés et finance. Je serais vraiment ravi d’échanger avec vous à ce titre ! Prenons contact sur LinkedIn (Stéphane Beral)

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